Les chroniques de Saint-Raphaël et Saint-Charles
Saint Charles avant la seconde guerre mondiale…
09 octobre 1910 : Bénédiction de l’Ecole chrétienne des garçons SAINT CHARLES…
En 1910, la population de Kerfeunteun était en pleine expansion et, le nombre de fidèles allant croissant, l’église ne suffisait plus à les accueillir tous (bien que les chapelles de Kernilis et Menfoues servissent régulièrement).
M. Charles Péron, recteur de la paroisse de Kerfeunteun, ouvrit une souscription pour subvenir aux frais de construction d’une nouvelle église… Mais cette souscription fut loin d’être suffisante. Cet argent demeurant disponible, il eut alors l’idée de construire une école de garçons dont le besoin se faisait beaucoup sentir, depuis que le petit séminaire (collège Saint Vincent) de Pont-Croix, avait pris la place des Frères au Likès, ceux-ci ayant dû quitter leur école à la suite des lois sur les congrégations. L’ancien Likès ne pouvait donc scolariser tous les enfants.
Pour construire l’école on choisit l’emplacement d’une garenne et d’un jardin appartenant à Mr René Clech, commerçant au bourg. Au départ, il semble qu’on ait voulu donner le nom d’ « Ecole Jeanne d’Arc », mais Mr Péron préféra sans doute le nom de son saint patron, c’est pourquoi elle s’est appelée Ecole Saint Charles, nom qui devait par la suite être donné à tout ce quartier de Kerfeunteun.
La bénédiction de l’école eut lieu à la rentrée d’octobre 1910 (Bénédiction : Annexe 1). Elle ne comportait que deux classes qui furent confiées à deux prêtres de la dernière ordination : MM. François Le Gall, directeur, et M. Le Moan, comme adjoint. Le premier obtint son C.A.P. en 1912, diplôme assez rare chez les instituteurs libres de l’époque. Cette première rentrée se faisait avec 69 élèves.
En 1911, on ouvrit une 3ème classe, une 4ème en 1912, une 5ème en 1913. L’ouverture d’un pensionnat en janvier 1912 (Bénédiction : Annexe 2) donna un coup de fouet au nouvel établissement qui comptait à la fin de l’année 1912-1913, 158 élèves, dont 73 pensionnaires.
Cette progression, on la doit aux circonstances, Saint Charles ayant pris en partie la place du Likès – le Likès ne rouvrira qu’en 1919 – , mais aussi au courage et au travail de son directeur, M. Le Gall, qualités dont il devait faire preuve au cours de la guerre.
Saint Charles dans la Première Guerre Mondiale…
1914, c’est la guerre. Quoique réformé, Mr Le Gall s’engage comme aumônier militaire et M. Le Moan est mobilisé. L’école est réquisitionnée pour servir de cantonnement aux troupes. Aussi, pendant ces quatre années de guerre, Sœur Marguerite dirigera le pensionnat qui fonctionnera tant bien que mal dans des locaux de fortune (dans l’atelier de menuiserie Jaouen, face à la venelle, et dans l’ancien abattoir Mérop, devenu par la suite le garage d’Yvon Le Clech).
Saint Charles, une école avant tout rurale…
En 1919, MM. Le Gall et Le Moan regagnent leur poste à Saint Charles. Mais le fondateur de l’école meurt en 1921 et M. Le Moan devient directeur à sa place.
En mai 1926, l’école reçoit la visite de l’inspecteur primaire, qui découvre deux irrégularités dans le fonctionnement de la maison :
– Un professeur sans brevet
– Le nombre des internes dépassant de 35 unités le chiffre autorisé
Le tribunal correctionnel inflige une amende au directeur et le traduit devant le Conseil Départemental. Ce dernier prononce contre lui l’interdiction d’enseigner sur la commune de Kerfeunteun. M. Le Moan qui s’était dévoué à l’école pendant dix-sept ans, demanda à y rester avec le titre d’économe, mais en remplissant les fonctions de directeur. Un jeune prêtre, M. Kerbiriou, devint donc directeur légal. C’était créer une situation délicate qui dura cinq ans, jusqu’en 1932, date à laquelle M. Kerbiriou devint directeur effectif.
En 1919, Les Frère étaient revenus au Likès ; certains craignirent que ce retour ne fut néfaste à Saint Charles. Les circonstances allaient montrer que les deux écoles pouvaient vivre côte à côte. Loin de diminuer, le nombre des pensionnaires ne cessa d’augmenter jusqu’aux années 1926-1927. En 1924, M. Le Moan signale 215 internes venus de trente paroisses différentes. Ce nombre va cependant diminuer à partir de 1927 jusqu’à tomber à cent dans les années précédant la seconde guerre mondiale. Cette diminution peut s’expliquer par la proximité du Likès qui possède également des classes primaires, mais surtout par la crise économique des années 1935, dont les campagnes souffrirent particulièrement ; or, à cette époque, le recrutement de Saint Charles était exclusivement rural.
Lever 5h30..!
Durant ces années, Saint Charles est une école primaire et prépare au C.E.P. (Certificat d’Etude Primaire). On peut également y suivre les cours supérieurs 1ère, 2ème, 3ème années. L’horaire de la maison est le suivant (en 1912) :
Lever : 5h30
Etude : 5h45 à 6h30 ; 7h30 à 8h00
Classe : 8h00 à 11h00
Chant et gymnastique : 11h00 à 11h30
Etude : 11h30 à 12h00
Classe : 13h00 à 16h00
Musique : 16h00 à 17h00
Etude : 17h00 à 19h00
Le jeudi, il y a 3 heures d’étude et 1 heure de classe.
Le dimanche 2 heures d’étude
(Il s’agit bien sûr de l’heure solaire)
A cette époque, la pension s’élève à 1800 francs par an pour les pensionnaires et à 375 francs par an pour les chambriers, qui doivent également fournir 50 kilos de pommes de terre et 1,5 kg de beurre.
Sant Charlez hag ar breizhoneg…
Les rapports entre l’école et la paroisse sont nombreux. Le clergé vient faire le catéchisme qui a lieu en breton, alors que celui-ci est interdit à l’école sous peine de recevoir la « vache » ; il s’agit d’un sabot cassé que reçoit le premier enfant surpris à parler breton dans la journée ; celui-ci doit espionner ses camarades et le remettre à un autre fautif et ainsi de suite jusqu’à la fin de la journée, le dernier possesseur de la « vache » étant de corvée de W.-C. ou autre travail éducatif de ce genre ! Quant aux élèves, ils font partis des « Paotred Ti Mamm Doué », fanfare paroissiale. Entre la paroisse et l’école, les liens étaient si profonds qu’à Kerfeunteun on ne connaissait que le trio « Mell-Saout-Moan » (grandes vaches minces), noms des prêtres (Le Mell et Saout, vicaires, et Moan, directeur).
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